I Used to Be Funny montre que la guérison n'est pas une ligne droite - Nouvelles Du Monde (2024)

• June 7, 2024
• No Comments

Ouvrez cette photo dans la galerie:

Rachel Sennott joue dans I Used to Be Funny.Janick Laurent/Fourni

J’ai réalisé quelque chose de troublant sur moi-même en regardant l’excellent nouveau film canadien I Used to Be Funny, écrit et réalisé par Ally Pankiw. Il est astucieusem*nt construit pour que nous rencontrions Sam (Rachel Sennott, Bottoms), un comédien torontois et nounou de la jeune adolescente Brooke (Olga Petsa), après un événement douloureux, et nous devons prêter attention aux références fugaces, aux sursauts et aux expressions faciales de Sam. des conversations yakky pour reconstituer progressivement pourquoi elle a été aplatie comme une boîte de conserve : l’événement était une agression sexuelle, l’agresseur était le père de Brooke, Cameron (Jason Jones), un flic, et Brooke, accusant Sam, a disparu.

Pankiw ne met pas en doute les faits. Sam dit la vérité ; Cameron a été jugé et reconnu coupable ; Brooke est en colère et effrayée (sa mère est décédée récemment ; comment peut-elle perdre son père aussi ?). Je savais que Pankiw ne montrerait pas l’agression elle-même – ces images sont bien trop fétichistes et son film est trop réfléchi. Mais voici ma confession déconcertante : au fur et à mesure que le film avançait, je me suis retrouvé à vouloir voir… quelque chose. Quelles étaient les circonstances de l’attaque ? Qui a dit quoi et quand ? Je voulais, je suis gêné de l’admettre, une explication.

Je suis censée être féministe, ai-je dit à Pankiw lors d’une récente interview vidéo. Quelle est ma réaction ?

Ouvrez cette photo dans la galerie:

Scénariste/réalisateur Ally Pankiw.Taylor James/Fourni

« Parce que nous ne croyons pas les femmes », a-t-elle répondu. “Nous voulons. Mais plus encore, nous ne voulons pas croire que les figures d’autorité de notre société, les figures paternelles, les protecteurs, puissent commettre les choses horribles que font certains d’entre eux. Même si la vérité devrait suffire : que cela se produit constamment, un million de fois par jour ; que chaque femme à qui vous parlez vit, dans une certaine mesure, une expérience comme celle-ci.

I Used to be Funny est le premier long métrage de Pankiw, mais à 37 ans, elle est la force derrière de nombreuses émissions télévisées à la mode, dont une grande partie concerne, dit-elle, « la façon dont les femmes sont consommées par le regard et la culture pop, et leur consentement dans ce cadre ». expérience.” Elle a réalisé l’épisode « Joan Is Awful » de Black Mirror avec Annie Murphy et Salma Hayek, qui est arrivé juste au moment où les angoisses autour de Chat-GPT et de la possession de son image prenaient de l’ampleur. Elle a réalisé des épisodes de Shrill et The Great et a été rédactrice d’histoire sur Schitt’s Creek.

Né et élevé à l’extérieur d’Edmonton, Pankiw a déménagé à Toronto pour étudier le journalisme à l’actuelle Metropolitan University. « Puis j’ai réalisé que je ne voulais pas être journaliste », dit-elle en souriant. “Ne vous offensez pas.” Elle a suivi des cours en radiodiffusion, appris à filmer et à monter, et a trouvé sa communauté sur la scène de la comédie alternative de Toronto aux côtés de Mae Martin, Sabrina Jalees et Kayla Lorette. « À cette époque, toutes les femmes ou personnes hom*osexuelles de Toronto se connaissaient », dit-elle ironiquement. Elle a réalisé des centaines de courts métrages, de publicités et de vidéoclips pour Janelle Monae et les Arkells, ainsi qu’une websérie, Terrific Women, pour CBC Gem, et a choisi ses « amies drôles et talentueuses dans tout ce que je pouvais ».

Malgré sa pile de crédits, elle n’a pas pu être embauchée pour réaliser une série télévisée, car elle n’avait jamais réalisé de série télévisée. Ainsi, lorsque Martin a proposé à Pankiw de diriger leur émission révolutionnaire, Feel Good, “J’ai dit qu’il n’y avait aucune chance que je ne comprenne pas”, se souvient Pankiw. « J’ai écrit un pitch doc de 75 pages – mon plan visuel sur la façon dont je filmerais chaque instant ; comment, sur le plan tonal, c’était exactement le genre de chose que je fais bien. Elle a été embauchée pour réaliser les six épisodes de la saison 1, et les autres emplois ont suivi. Elle travaille actuellement sur son deuxième long métrage.

L’une des forces de Pankiw en tant que réalisatrice est sa capacité à obtenir des performances naturelles et fondées de la part de ses acteurs, qu’ils incarnent une impératrice très stylisée dans The Great ou une star de cinéma profanant une église dans “Joan Is Awful”. « Parce que je suis aussi écrivain, je m’intéresse à la spécificité de la voix », dit-elle. « J’engage donc vraiment mes comédiens dans des collaborations, pour laisser transparaître leur spécificité de voix. Guider des performances naturelles et motivées est une ligne directrice de mon travail. L’humanité chez les gens.

Dans I Used to Be Funny, Pankiw fracture la chronologie, nous rencontrons donc Sam à la suite de l’agression, alors qu’elle est vraisemblablement, parfois de manière exaspérante, perdue. (« Il y a à peine un moi en ce moment », dit-elle.)

« Au début, je veux que vous soyez un peu frustré par la passivité de Sam – parce que c’est comme ça que les personnes atteintes du SSPT peuvent être, elles ne sont pas pleinement dans leur vie », dit Pankiw. «Puis, petit à petit, vous voyez qui elle était avant son traumatisme. Vous comprenez le poids de ce qui lui est arrivé. Je voulais refléter la frustration injuste de notre société à l’égard des victimes. Et je voulais décrire une histoire plus réaliste du rétablissem*nt et de ce que signifie le rétablissem*nt. Parce que se remettre d’un traumatisme n’est pas une ligne droite et que la résolution – qu’il s’agisse de vengeance ou de justice – est imaginaire.

Lorsqu’un flash-back sur l’agression arrive enfin, Pankiw se concentre sur les instants précédents, et c’est navrant de voir jusqu’où une femme va aller pour essayer de convaincre son agresseur dans une direction différente, pour essayer de faire en sorte que tout redevienne normal. «Mes amis et moi en parlons beaucoup», dit Pankiw. « Ces situations sont rarement inconfortables ou dangereuses au début. Tout va bien, jusqu’au moment où ce n’est plus le cas. On ne voit pas beaucoup ça dans la culture pop. C’est généralement : « Cet auteur est mauvais, et cette chose mauvaise va certainement se produire. » Je voulais montrer le moment très clair où vous réalisez : « Oh non, ce n’est pas bien » et le dialogue délicat de chaque côté de ce moment.

La télévision et le cinéma regorgent de scènes de femmes agressées. Pas étonnant que j’aie été conditionné à les attendre; J’en ai probablement vu des dizaines de milliers. Pankiw nous montre autre chose, quelque chose auquel j’aurais aimé que nous réfléchissions davantage : « L’une des conséquences les moins évoquées est la quantité d’humour et de joie qui nous manque chez les jeunes femmes traumatisées », dit-elle. “Les contributions que la société et l’humanité perdent lorsque l’humour et la joie d’une femme sont retirés.”

Inscrivez-vous aux newsletters sur les arts et le style de vie du Globe pour plus de nouvelles, de chroniques et de conseils dans votre boîte de réception.

Related

• Brooke, Cameron, De la, événement, femme, Film, Janelle Monae, Jason Jones, moment, pankiw, pas de pile, Sam, Toronto

Menu

Tags

Menu